Thursday 25 April 2024 RSS
Logo Actualités Locales

ACTION ENERGIE

Article publié le 05 juillet 2012

 

  

                Belfort le 26 Juin 2012 à L’ATRIA

Les syndicats des salariés du secteur de l’industrie                                                                  et de l’Energie du Territoire Aire Urbaine Cgt

Motion Revendicative dans le cadre de l’initiative patronale,

« La Vallée de l’Energie »

Les gouvernements précédents ont été les fossoyeurs des services publics, de la santé, de la protection sociale, du transport ferroviaire, de l’éducation, de la poste, de la sécurité publique tout comme celui de l’énergie par des privatisations larvées dont les effets sont dévastateurs pour la société.

Les luttes des salariés et des usagers, attestent qu’ils n’ont pas ménagé leur peine et ce sans soutien aucun de l’ensemble des élus locaux.

Si les actionnaires voient aujourd’hui leurs dividendes prospérer pour autant la note est plus que salée pour les usagers. Nous faisons référence à la toute dernière annonce du conseil d’état de la nécessité d’augmenter le gaz de 10%.

Mais venons-en au fait.

Vous élus et dirigeants, vous vous êtes réunis parce que la planète transpire.

Vous élus et dirigeants, vous vous êtes réunis parce qu’à vos portes, plane l’ombre du risque, le pire.

Alors que tout le monde se déclare écologiste, économiste et empreint d’éthique, une nouvelle fois vos intentions sont motivées par la seule recherche du profit immédiat au détriment de l’humain que cela soit sur le court ou le long terme.

Combien d’entre vous, savent que l’électricité ne se stocke pas.
Combien d’entre vous savent que sans énergie la vie n’est pas possible.
Combien d’entre vous ont expérimenté une journée sans énergie.

Combien de famille ont péri dans les incendies ou intoxiqués au monoxyde de carbone cette année, faute de fourniture énergétique, et ce, dans la plus grande indifférence.
A l’heure où certains prônent la nécessité de faire des économies,  3 million 200 mille foyers sont identifiés en précarité énergétique.                                                                                                                 

Ce sont plus de 400 000 coupures pour impayés qui sont réalisées chaque année. Une souffrance pour les usagers, une souffrance aussi pour une catégorie de salariés en charge de ces basses œuvres.

A l’heure où des partis politiques encore pas mûrs, vantent les mérites, les bienfaits de la privatisation d’EDF, nous rappelons que les catastrophes de BOPAL, TCHERNOBYL, AZF et plus récemment, FUKUSHIMA résultent d’une logique de rentabilité immédiate au seul bénéfice d’une minorité dirigeante.

Et est-il utile de préciser que la plupart des conflits sur la planète sont motivés par le maintien de dictateurs chargés de maintenir les ressources des nations dites du Nord pour ne pas dire Européennes…

En  préalable à toute discussion, nous exigeons du gouvernement en place et des pouvoirs publics locaux, car vous en avez le pouvoir :

  • De stopper toutes les restructurations en cours et à venir en lien avec un projet de délocalisation, GE et ALSTOM (Ailettes) (Jurisprudence arrêt VIVEO)
  • D’abroger la loi NOME qui ouvre le parc de production aux capitaux privés à hauteur de 25%.
  • D’apporter les rectificatifs nécessaires au rétablissement d’une véritable politique de recherche et d’investissement public du secteur de l’Energie.
  • D’abandonner tout projet de gestion des actifs des installations en fin de vie au secteur privé, susceptible de disparaître du jour au lendemain sans laisser d’adresse…
  • D’abandonner le recours à la sous-traitance dans le secteur de la production, du transport et de l’acheminement de l’énergie et arrêt de toutes réorganisations destructrices d’emplois.

Le rapport de la cour des comptes portant sur la filière nucléaire affiche une transparence dont bien des industriels devraient s’inspirer. De plus il démontre clairement que seul l’état reste de fait l’assureur du risque nucléaire, en cas de dégâts importants en dernier lieu. Cela met clairement en évidence que la gestion des ressources et la production des richesses de toute la filière nucléaire ne peuvent que rester au sein du secteur public.

La nécessaire évolution du parc de production énergétique par une recherche dynamique des énergies alternatives ne peut-être que sous maîtrise publique. La gestion des smart gread, outil indispensable à l’équilibre du tandem, production distribution, pour l’ensemble des producteurs ne peut qu’être public et confère aux concessionnaires historiques ERDF et GRDF, et régies, une légitimité de premier ordre afin que le réseau reste propriété des collectivités locales et territoriales ce qui garantit une qualité de fourniture pour tous au même titre que la péréquation tarifaire sur tout le territoire national. A titre d’exemple les temps de coupures (dit critères B) augmentent depuis la nouvelle réorganisation du fait de la privatisation des établissements, un hasard ? Pas sûr…

 

 

 Pour  ce qui relève des propositions :

  • Conditions de garantie de sûreté de l’ensemble des installations du parc de production, stockage, transport et acheminement par la mise en place d’un pôle public Européen de l’Energie.
  • Mise en place d’un statut du salarié du secteur de l’énergie avec prise en compte de la pénibilité suite à exposition, travail posté, en hauteur, conduite d’engin, et à l’étranger.
  • Garantie de la péréquation tarifaire sur tout le territoire national.
  • Mise en place d’une tranche tarifaire gratuite, pour garantir le maintien de la fourniture, en plus du TPN dans l’attente du traitement du dossier par les services sociaux dont les compétences et le mérite ne font pas défaut. Et obligation de mise en place de pôle solidarité chez les fournisseurs. L’absence de ce service ne renvoie pas à la charte des services publics qui fait de l’énergie un bien commun de première nécessité. Et de ce fait, ils ne peuvent être fournisseur. Seul EDF, GDF Suez et les Régies assurent cette mission sociale et s’en acquittent très bien.
  • Maintien  et développement de l’emploi industriel à ERDF GRDF, à EDF, à GE et ALSTOM ce qui garanti les emplois induits sur le Nord Franche Comté dans tous les secteurs public et privé.
  • La question de l’énergie n’est pas une urgence, nous en avons besoin au quotidien.  A ce titre elle est un bien commun, une richesse dont le législateur à la libération avait bien pris la mesure.
  • Gaspiller un héritage au profit d’une minorité agissante n’est plus dangereux, c’est assassin.

Parler d’emploi, ou de coût du travail, c’est faire impasse volontaire de l’humain et la Cgt avec les salariés rassemblés, ne laissera pas faire, elle ne résistera pas, la Cgt combattra, à leur coté.

Pour les salariés du Territoire Nord Franche Comté.

 

 

 

 

Bilan de cette expression revendicative.

Ce sont près de 50 camarades, militants, salariés et retraité(e)s, qui ont pris part à cette action revendicative en direction du patronat.

Cette initiative est la suite de la réunion sur l’Energie et politique industrielle du 6 juin au CCRB à Belfort,…

La question récurrente est l’utilisation des heures de délégations. Nous nous devrons de revenir très fort sur la charte de l’élu et mandaté qui pointe les moyens des élus pour prendre part à ce type d’initiative.

Les camarades de GE et Alstom ont pu s’exprimer et défendre que l’homme comme  l’énergie ne sont pas des marchandises. Que les clusters ou regroupement industriel ne peuvent pas être une réponse financière au service de la rémunération des dividendes des actionnaires. Mais bien une réponse sociale et économique fondée tant sur la recherche, l’investissement et le développement industriel et surtout social.

L’effet de surprise et coup de poing n’a pas pu opérer compte tenu qu’un responsable régional Cgt a vendu la mèche pensant jouer la bienséance. Au point que la présidence de la Vallée de l’Energie a su confisquer le débat et bâillonner la presse. Nous aurons les débats qu’il convient d’avoir dans nos instances Cgt, sur le sens de l’action revendicative, ses objectifs et ses moyens.

Nous n’avons rien à attendre de patron dont les exigences sont la baisse du coût du travail et le chantage à l’emploi.

Pour le Syndicat Territorial Energie Nord Franche Comté

Pascal TOZZI