CAMPAGNE NATIONALE SUR LES CHARGES D'AFFAIRES
Campagne Nationale sur les Chargés d’Affaires : ça booste et ça boulote en Alsace Franche Comté !
L’Ufict a réuni une quarantaine de Chargés d’Affaire (CA) qui se sont exprimés sur les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Dépassant les constats, ils ont concrétisé leurs revendications : effectifs supplémentaires, classification, … !
Mise en musique
Il est très tôt. Nous avons encore le sentiment et l’impression d’être en hiver. Certains de ceux qui vont prendre part à la réunion régionale de la Campagne nationale des chargés d’affaires à Montbéliard ce 30 mai ont de la neige sur le pare-brise de leur voiture. Il va falloir faire plus de deux heures de route, mais c’est l’organisation des mailles régionales qui veut cela. Le Fédéral qui va prendre part à nos travaux, lui, vient de Paris. Avant il aurait mis 4h30. Il ne mettra que 2h23… Mais quand même.
Bref tout le monde, est prêt, ou presque. Sauf peut-être celui qui organise : le régional. En effet, nous ne savons pas de façon précise qui prendra part à cette réunion plénière. Elle se veut la synthèse des précédentes qui se sont tenues à Mulhouse, Besançon et Montbéliard de février à mars. Ce fut un succès de participation et d’expression.
C’est donc un point d’orgue. Nous allons devoir jouer la partition : celle des revendications.
La direction y prendra part en fin de matinée, pour écouter la musique, et peut-être, l’entendre... Une première pour la région dans la nouvelle configuration. Ce qui démontre bien son intérêt, voire son inquiétude, sur son management. Seule la direction de l’URG (Unité réseau gaz) a décliné sa présence et proposé une réunion à une date ultérieure, sur son territoire à Mulhouse. Ce qui ne manquera pas de décevoir les CA de l’URG.
Bref, le café et les croissants sont là, et attendent d’être boulotés. Les dossiers d’accueils aussi avec une fiche connaissance des présents, le livret sur l’utilité d’adhérer, et la plaquette de l’Ufict sur « Les IRP ? C’est vous c’est nous ! ». Ils sont 40. Cela tombe bien, j’en avais fait 40… et sur les 40, 35 ont rempli la fiche d’accueil. Quatre sont déjà abonnés à Options. Quatre veulent s’abonner. trois sont prêts à s’investir au-delà d’une réunion. Six se diront très satisfaits de la forme du contenu et des perspectives de cette initiative. Dix-sept ne s’expriment pas, ce qui ne nous rassure pas.
Avec les secrétaires généraux des syndicats supports de la région, nous avions tenu à ne pas répéter ce qui avait été évoqué précédemment dans les réunions locales.
… et c’est parti : la parole se libère !
Les débats font ressortir un fort sentiment d’abandon, voire d’infantilisation à l’égard des CA. Cet aspect est à mettre en face du mode de management dont la préoccupation se porte essentiellement sur les critères de gestion (comme les stocks tourets qui immobilisent des fonds ou encore, les réponses toutes faites à asséner aux clients).
L’effectif s’avère être insuffisant. Les moyens prévus pour l’acquisition du métier, en termes de formation, auraient été réduits de moitié. S’il est raisonnable de penser qu’il faut environ un an et demi pour assoir ses compétences, deux ans sont nécessaires pour prétendre avoir la maîtrise d’un tel poste.
C’est un travail dans lequel il faut tout savoir-faire. De l’étude à la gestion, en passant par des activités de magasinier, la réception des matériaux, ou encore l’accueil et le conseil des élus, la coordination de chantier, et la sécurité… Et surtout, le chargé d’affaires doit supporter les imprévus, et en assumer les conséquences, du fait du sous dimensionnement de l’exploitation, « gréée », comme ils disent, essentiellement pour assurer l’astreinte, ce que par ailleurs reconnaît la direction.
Cela fait de leur quotidien un environnement et des conditions de travail hostiles, dont il serait aisé d’améliorer la situation. Un constat, comme à chaque fois, édifiant… mais des pistes d’actions à mettre en œuvre, avec eux, qui existent. Aussi faut-il s’attarder sur les témoignages qu’ils égrènent dans une parole qui se libère deux heures durant.
« Nous sommes tout le temps dans l’urgence. »
« Nous exécutons des d’heures supplémentaires gratuites. Parce que nous avons trop de dossiers à traiter… »
« Les Contraintes de temps, entre l’ouverture d’un dossier, et la remise d’ouvrage d’un chantier, sont trop lourdes. Les problèmes de livraison de matériels sont récurrents. Chaque affaire est de plus en plus lourde. C’est la valse des Chefs. Nous n’avons pas assez de référents, une fonction d’appui essentielle. »
« Les responsables de sites ne décident plus grand-chose, et les CA ne sont pas suffisamment associés aux décisions de l’encadrement supérieur. La Formation est réalisée de plus en plus entre nous. La formation sur le temps de travail, c’est plus de l’information. »
… et les revendications affluent !
L’aisance liée à la parole libérée, qu’ils soient d’Alsace ou du Hauts Doubs, du Jura, permet d’évoquer des propositions que la CGT ne manquera pas d’appuyer et de porter dans les IRP comme :
Le retour d’un véhicule dédié à un CA permettrait de s’affranchir du temps perdu pour disposer d’un véhicule : problème véritablement chronophage. Cela serait du stress en moins et du temps en plus à consacrer aux chantiers.
Si le tutorat existe, il n’est pas valorisé compte tenu de l’absence de moyens véritables dédiés. Les CA seniors, ou les CA entre eux, pourraient développer un tutorat permanent. Car il y a besoin d’un véritable accompagnement des jeunes CA.
Il apparaît nécessaire de republier des paramètres de classifications cohérents conduisant à un déroulement de carrière par cascade. Cela s’exprime comme une exigence, au regard de l’absence actuelle de reconnaissance. Les responsables chefs de groupes sont sous classés également, et ils se heurtent au plafond de verre de la maîtrise qui les empêche de passer cadres.
La nécessité d’avoir une politique de recrutement anticipée est incontournable, car l’organisation est à flux tendu, et il faut anticiper les nombreux départs en inactivité à venir
La Maîtrise d’encadrement et les CA expriment clairement un effectif sous dimensionné par rapport à la charge de travail.
La Direction, présente en fin des travaux de cette journée, a reconnu nombre de manques évoqués, notamment celui du peu d’expertise technique du management, domaine exclusivement réservé au CA compétents en la matière. Les critères de gestion sont sa priorité, eux seuls étant susceptibles de dégager des moyens pour publier d’avantage de postes !
Ces éléments de réponse ne manqueront pas d’interpeller notamment les élus en CHSCT.
Des réponses peu convaincantes et insuffisantes qui ont amené les CA à décider de la mise en place d’un collectif composé d’élus IRP et de chargés d’affaires.
En conclusion : une réunion réussie, constructive, qui aboutit à des revendications… et qui ne manquera pas d’avoir des suites !